est le double sarrasin de Charlemagne dans les premières scènes du poème et l'incarnation du "tort".

  Dans l'histoire

Le personnage de Marsile est légendaire. Il est peut-être inspiré du gouverneur de Séville Abd al-Malik, peut-être également, comme le pense R. Mussot-Goulard : Le nom du chef de guerre de Saragosse dérive d'une culture savante (...). Il est Mars en personne Mars ille, Marsille. Un scribe lettré et quelque peu historien a trouvé cette référence dans l'oeuvre de Sidoine Apollinaire (Ve  siècle) où l'auteur désigne le roi goth qui imposa sa loi en Espagne, Euric, sous le nom de "Mars gothique de la Garonne".[1]

Pour Bernard Gicquel, le nom de Marsile pourrait découler de celui de Marsire que le Proto-Turpin, comme la geste Francor avant lui, donne à ce personnage.[2]

Paul Bancourt fait remarquer que la particule -Mar- entre en composition dans beaucoup de noms sarrasins et indique leur caractère sinistre : Marsile, Marganice, Marsule etc.[3]

  Dans la Chanson

Le roi sarrasin a été conçu pour mettre en valeur les qualités de Charlemagne. Alors que l'empereur écoute ses vassaux et tient compte de leurs avis, Marsile n'écoute qu'un seul conseiller :

  Marsile est à Saragosse

Marsile est un habile tacticien sur le champ de bataille mais, pour la Chanson, ceci montre surtout sa ruse : le véritable guerrier doit se montrer loyal. Pire encore, le Sarrasin fait preuve de sa lâcheté en s'enfuyant à la première blessure reçue, blessure symbolique qui le prive de sa main droite, celle qui tient l'épée et le sceptre.

  Ici il tranche le poing de Marsile

Cette blessure sera finalement la cause de sa mort et le fait qu'il rende son âme aux diables incarnés aboutit à montrer la supériorité du vrai Dieu sur les faux.

  Marsile meurt

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1. R. MUSSOT-GOULARD, Roncevaux, Perrin, 2006
2. B. GICQUEL, Généalogie de la Chanson de Roland, Paris, Publibook, 2003
3. P. BANCOURT, Les Musulmans dans les chansons de geste du cycle du roi, J. Laffite, 1982


 

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