PÉRIODE ROMANE
sculptures.

Conques

L'abbatiale de Sainte-Foy à Conques est peut-être le plus ancien témoignage iconographique de la légende de Roland. Les tribunes de la nef de Conques ont été construites dès 1067 mais, menaçant de s'effondrer, elles ont été remontées de 1087 à 1119. C'est à cette époque que furent sculptés les chapiteaux. L'abbaye de Conques détenait alors le prieuré de Roncevaux, ce qui expliquerait la présence de Roland sur les chapiteaux.

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Cathédrale de Saint-Pierre, Angoulême

L'authenticité du linteau de la cathédrale d'Angoulême, en parfait état de conservation, ne fait aucun doute. Admiratifs mais perplexes, les historiens de l'art se sont longtemps interrogés sur l'identité des guerriers qui peuplent le célèbre linteau. Après analyse, trois scènes ont pu être identifiées : elles illustrent trois épisodes de la Chanson de Roland selon la version d'Oxford.

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Pierre sculptée, Cluny

Un petit médaillon représentant Roland sonnant du cor orne la façade d'une maison de Cluny. Les vieux Clunisois l'appellent " le Roland " mais n'en connaissent ni l'histoire, ni la date de sa création.

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texte littéraire.

Le Ruolantes Liet

On suppose que le Ruolantes Liet a été écrit dans la première moitié du XIIe siècle puisque avant cette date Roland était peu connu.

L'auteur de l'oeuvre est un clerc bavarois, originaire de Ratisbonne, appelé le prêtre Conrad. Le Ruolantes Liet est rédigé en dialecte bavarois. C'est une traduction et une adaptation allemande en 9094 vers de la Chanson de Roland.

Trente-neuf dessins exécutés à la plume illustrent l'ouvrage. Les illustrations suivent le texte de très près ce qui laisse supposer que l'artiste serait l'un des copistes.

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les vitraux.

Le vitrail de la cathédrale de Strasbourg

A Strasbourg, le souvenir de Charlemagne est associé à celui de Clovis et reste très vivant. Clovis, dit-on, avait construit une église en bois à l'emplacement de la cathédrale actuelle.

La canonisation de Charlemagne le 29 décembre 1165 eut un grand retentissement. Le culte du nouveau saint commença à Aix-la-Chapelle et la première ville à suivre son exemple fut Strasbourg. Parallèlement, le personnage de Roland vient de faire son apparition et ce héros, incarnation de toutes les vertus, augmente le prestige du grand empereur. Roland lie donc son destin à celui de Charlemagne et, sur le vitrail de la cathédrale, il sera traité en saint au même titre que l'empereur d'Occident.

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la châsse.

La châsse de Saint Charlemagne

S'il est une oeuvre d'art capable d'illustrer à la fois l'intensité du souvenir politique de Charlemagne et la progression triomphante de sa légende à la fin du XIIe siècle dans l'Empire germanique, c'est bien la châsse de Saint Charlemagne qui repose dans le dôme d'Aix-la-Chapelle.

Cette châsse n'a pas été conçue comme un sarcophage mais comme une nef d'église en réduction. Si Roland est bien présent sur cet ouvrage, il ne joue qu'un rôle de comparse dans cette oeuvre dédiée au grand empereur.

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PÉRIODE GOTHIQUE
les vitraux.

Les vitraux de la cathédrale de Chartres

La cathédrale gothique de Chartres s'élève en 1215 au moment même où la châsse romane de Charlemagne est installée dans le choeur du dôme d'Aix-la-Chapelle.

Les voûtes se terminent et le programme des verrières qui illumineront le choeur se fixe. On convient du futur emplacement des vitraux et des sujets à y traiter. Le choix se fixe sur la geste carolingienne et Roland s'associera à Charlemagne pour animer les plus beaux vitraux du monde.

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illustration des textes littéraires.

Karl der Grosse du Stricker

Vers 1230-1235, le Ruolantes Liet du prêtre Conrad fut remplacé par une version rimée auquel son auteur " der Stricker " donna une teinte courtoise. Ce remaniement est centré sur la personne de Charlemagne qui lui donne son nom : Karl der Grosse. Il a connu un immense succès comme en témoigne le nombre de manuscrits : plus de quarante.

L'identité du " Stricker ", reste un mystère. Cependant, l'aire de dispersion des manuscrits et l'étude de la langue ( les textes sont rédigés en souabe, alémanique, bavarois et haut allemand) nous laissent supposer que le poète était originaire d'Allemagne du Sud.

Le manuscrit de Saint-Gall

Le manuscrit de Saint-Gall est écrit sur parchemin de la fin du XIIe siècle. Il contient la Weldkronik de Rudolf von Ems et le Stricker (76 folios). On ne connaît pas le destinataire de ces deux textes mais c'est, sans nul doute, l'un des plus beaux ensembles que la littérature médiévale ait suscité.

L'illustration du Stricker de la Vadiana s'intègre dans les productions de l'école du Bodensee (fin du XIIIe). Sur fond d'or se détachent les éléments de l'action : personnages bien sûr, mais aussi arbres qui participent à l'action de manière très vivante en s'affaissant à la mort de Roland, en se tordant dans les scènes de bataille. Les peintures étaient conçues pour séduire une société laïcisée, à la recherche de l'expressif, qui aimait l'épopée mais inclinait peu à peu vers le romanesque.

Le manuscrit de la Vadiana contient onze peintures presque en pleine page qui sont toutes divisées en deux registres.

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Le manuscrit de Berlin

Le manuscrit de Berlin est l'un des rares manuscrits du Stricker à avoir été illustré. Il est malheureusement très fragmentaire mais, à l'origine, devait être un très beau manuscrit sur parchemin dont l'illustration révèle la destination princière.

Sa transcription date du XVIe siècle. D'après le dialecte, le manuscrit provient du centre de l'Allemagne et ses illustrations sont probablement dues à un seul artiste fortement influencé par l'artiste de Saint-Gall ou son école. Les peintures, sur un épais fond d'or, sont en pleine page et ne présentent qu'un sujet par page.

Il ne reste que trois illustrations du Karl du Stricker.

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Le manuscrit de Wolfenbüttel

Le manuscrit du Karl der Grosse de Wolfenbüttel date du XIVe siècle. C'est un grand format de 410 x 315 mm. Il ne reste que deux illustrations d'un style assez sévère et un peu édifiant qui ne présentent rien d'exceptionnel.

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Le manuscrit de Bonn

Le manuscrit de Bonn date des environs de 1450. Il est écrit sur papier et rédigé en dialecte alsacien. Trente-huit dessins à la plume coloriés avec verve illustrent le texte. La composition et les personnages sont traités de manière populaire et anecdotique et les scènes, volontairement ou non, sont parfois pleines d'humour.

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Les peintures de l'Entrée d'Espagne

L'Entrée d'Espagne est une chanson de geste de la première moitié du XIVe siècle. Écrite en franco-italien, son auteur est un Padouan anonyme. Son récit, riche en rebondissements, comprend 15 800 vers et puise son inspirations dans la Chronique du Pseudo-Turpin et dans de vieilles chansons de geste oubliées aujourd'hui.

L'Entrée d'Espagne n'est connue que par un manuscrit qui appartient à la Biblioteca Nazionale Marciana de Venise.

Ce précieux manuscrit compte 375 peintures. Ce ne sont ni des lettrines, ni des vignettes. Les folios mesurent 305 x 195 mm et les miniatures ont généralement une surface de 150 x 75 mm. La place réservée au texte en est forcément réduite.

Le manuscrit de la Marciana a un style très novateur : l'oeuvre littéraire toute entière est transcrite en images, un peu à la manière d'une bande dessinée. Les images suivent pas à pas et geste par geste le texte.

Roland apparaît continuellement dans cette riche illustration et inspire l'action, même s'il n'est pas présent. C'est donc à la gloire de Roland qu'a été composée cette Entrée d'Espagne où il symbolise le héros chrétien par excellence.

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La Divine Comédie

La Divine Comédie de Dante Alighieri laisse une place dans son illustration au héros carolingien qu'est Roland. il s'y montre sous les voiles de l'allusion et du symbole.

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illustration des compilations historiques et pseudo-historiques.

La Chronique du Pseudo-Turpin

La Chronique du Pseudo-Turpin est Le Livre par excellence sur les faits et gestes de Charlemagne et Roland. Elle a engendré un nombre très impressionnant de manuscrits mais finalement peu d'illustrations. Serait-ce parce que le texte latin était plutôt un instrument de travail destiné aux bibliothèques et au écoles qu'un objet de luxe ?

Les cinq traductions en langue vulgaire sont un cas bien différent que celui du texte latin. Elles étaient destinées à de grands seigneurs sensibles à la décoration du livre et comportent toutes des illustrations.

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Les Grandes Chroniques de France

Les Grandes Chroniques de France sont la version et l'amplification en langue française de la rédaction latine. Il existe trois types de manuscrits enluminés des Grandes Chroniques de France :

Les manuscrits royaux

Les rois de France manifestaient un intérêt certain pour les Grandes Chroniques de France, mais aussi un goût pour les beaux livres et un désir de mécénat. Ce penchant des souverains de France pour la bibliophilie a permis la réalisation de somptueux manuscrits qui soutenaient à merveille la politique de prestige de la monarchie.

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Les manuscrits princiers

Jean, duc de Berry, frère du roi Charles V, fut le plus fastueux et le plus délicat des collectionneurs. Jusqu'à sa mort (1416), il ne cessa d'accumuler de splendides manuscrits.

Toute la lignée des ducs de Bourgogne issus du roi de France Jean II le Bon est à juste titre célèbre par ses collections et son mécénat artistique.

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Manuscrits divers

La Chanson de Roland a inspiré de nombreux artistes et mécènes moins réputés qui ont réalisé ou fait réaliser des manuscrits avec plus ou moins de bonheur.

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Les chroniques régionales et familiales

La Chronique de l'Anonyme de Béthune

La Chronique de l'Anonyme de Béthune  est l'un des plus anciens essais tentés pour faire passer en français l'histoire des rois de France. Qui est l'Anonyme ? On présume que c'est un Artésien habitant Béthune ou ses environs. Serait-il Maître Mathieu, clerc de Guillaume de Béthune ou un ménestrel qui accompagna en Angleterre Robert de Béthune, cadet de famille au service de Jean sans Terre ? Quoi qu'il en soit, l'auteur a eu l'idée de gonfler démesurément les événements du règne de Charlemagne.

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La Chronique dite de Baudouin d'Avesnes

Il arrive que l'histoire littéraire rejoigne l'histoire politique. La rédaction de cette Chronique est en effet intimement liée aux événements qui ont marqué l'histoire du comté de Flandre dans la seconde moitié du XIIIe siècle. L'inspirateur de ce récit est le second fils de Bouchard d'Avesnes et de Marguerite de Constantinople dont les deux mariages (et la double descendance qui en résulta) allaient provoquer la célèbre querelle des d'Avesnes et des Dampierre et nécessita l'arbitrage du pape et de Louis IX.

Le règne de Charlemagne, ancêtre des comtes de Hainaut, occupe trois chapitres du manuscrit.

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Les Chroniques de Hainaut par Jean Wauquelin

Jean Wauquelin traduisit l'oeuvre de Jacques de Guise. La compilation que ce dernier a rassemblée sous le nom de Annales Hannoniae trahit souvent un regard naïf sur l'histoire. Mais si toute une partie de son ouvrage puise dans la légende et dans la fable, il a brassé une telle masse de documents que son oeuvre prend un caractère monumental. Elle s'inscrit dans les grandes sommes historiques composées au Moyen Age.

Jean de Guise est né vers 1334 à Mons ou à Guise. Docteur en théologie, il prend l'habit de franciscain au couvent de Valenciennes où il meurt en 1366. Sa chronique latine est d'abord universelle avant d'être régionale. On trouve de nombreux manuscrits de l'oeuvre de Jean de Guise mais les illustrations n'y sont pas abondantes.

La traduction française la plus connue de l'oeuvre de Jean de Guise est celle de Jean Wauquelin, natif de Picardie mais installé à Mons depuis 1439. Cette traduction lui fut commandée par Antoine de Croy, bailli de Hainaut, un des grands lettrés de son temps. Terminée en 1455, elle parut sous le titre de Chroniques de Hainaut. 19 manuscrits des ces Chroniques sont parvenus jusqu'à nous.

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Le Speculum Historiale de Vincent de Beauvais

Le dominicain Vincent de Beauvais, conseiller et bibliothécaire de Louis IX et tuteur de ses fils, commença en 1250 la publication d'une encyclopédie. Après son Speculum doctrinale et avant son Speculum naturale, il écrivit en 1254 son Speculum historiale qui ne se bornait pas à envisager l'histoire sous l'angle national,mais s'efforçait de considérer celle-ci sous l'angle universel.

Le Spiegel Historiael

A la fin du XIIIe siècle, une adaptation rimée du Speculum historiale en moyen néerlandais vit le jour. Commandée par le comte de Hollande Florent, elle est l'oeuvre de Jacob van Maerlant, polygraphe et l'un des plus grands noms de la littérature flamande médiévale. Son Spiegel Historiael est intéressant car il puise à d'autres sources que Vincent de Beauvais. C'est un très beau manuscrit de 258 folios en parchemin (320 x 230 mm). L'écriture, une cursive formée, est due à un seul scribe. Elle suggère le milieu du XIVe siècle. La décoration comprend 49 grandes miniatures. Le règne de Charlemagne est bien présent. Il figure sur six d'entre elles tandis que Roland y figure sur cinq.

Le Miroir Historial

Jean de Vignay, religieux hospitalier de Saint-Jacques-du-Haut-Pas à Paris est un polygraphe spécialisé dans la traduction des ouvrages latins. Il commença à rédiger son Miroir Historial entre 1321 et 1328. Traduit du Speculum historiale de Vincent de Beauvais, son ouvrage fut achevé en 1333. Il avait été écrit à la requête de Jeanne de Bourgogne, femme du roi de France Philippe le Long. Une grande diffusion lui fut assurée. Tous les exemplaires ne sont pas illustrés.

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Les Croniques et Conquestes de Charlemaine de David Aubert

Les Croniques et Conquestes de Charlemaine sont une histoire poétique du grand empereur, écrite, compilée et peut-être rédigée par David Aubert, l'un des scribes attitrés de la cour de Bourgogne. David Aubert était originaire de Hesdin, une localité du Pas-de-Calais. Ces Croniques, exécutées à la demande de Jean V de Créqui, ont été achevées en 1458.

Les Croniques et conquestes de Charlemaine n'existent plus que dans le manuscrit de Bruxelles. On y suit Roland depuis son adolescence jusqu'à sa mort. Le miniaturiste Jean Tavernier décora les deux volumes des Croniques de 105 grisailles et réalisa une illustration continue de la vie et des hauts faits du comte Roland.

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La tapisserie.

La tapisserie de Tournai

Dans la seconde moitié du XVe siècle, le grand centre de tapisserie qu'est Tournai nous prouve son intérêt pour le thème de la Chanson de Roland. La tapisserie de laine et de soie de la bataille de Roncevaux est exceptionnellement grande. Le plus grand fragment, celui de Bruxelles, mesure 3m78 de hauteur sur 5m64 de largeur. On estime les dimensions de la pièce entière à 13m30 de large sur 4m60 de hauteur. pour quel mécène fut-elle tissée? On l'ignore encore. La tapisserie, en tout cas, ne figure pas dans les inventaires des collections de Philippe le Bon ou de Charles le Téméraire.

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Le déclin de l'iconographie rolandienne.

La Cronyke von Brabant

La Cronyke von Brabant a été imprimée à Anvers en 1497 par un imprimeur anversois, Roland van den Dorpe. Sans doute à cause de l'admiration qu'il portait à ce héros dont il avait fait le sujet de sa marque topographique, l'éditeur a réservé au règne de Charlemagne, considéré comme un des ancêtres du duc de Brabant, une série impressionnante de gravures sur bois où Roland tient la première place.

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Histoire et Faits des 9 Preux et des 9 Preues

Cette histoire a été écrite par un prêtre, Sébastien Mamerot, traducteur et compilateur originaire de Soissons. C'est à la requête de Louis de Laval, gouverneur de Champagne, dont il était le chapelain, qu'il rédigea en 1460 son Histoire et Faits des Neuf Preux et des Neuf Preues. L'oeuvre comporte deux volumes sur parchemin (327 x 245 mm.) Le texte, resté inédit, est orné de bordures et de nombreuses initiales. Il a été richement illustré par 29 miniatures(tome I) et 36 miniatures (tome II). Si Roland ne figure pas au nombre des neuf preux, l'auteur de l'ouvrage a inséré les prouesses et la mort du héros dans l'histoire de Charlemagne.

Le peintre qui a décoré les volumes de manière remarquable n'est autre que Jean Colombe, un des derniers représentants de l'enluminure française.

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